Et si la vraie aventure, c’était de ralentir ? C’est le pari, loin des paillettes parisiennes, que Thomas Jouannet a fait en posant ses valises et celles de sa famille dans un village qui compte à peine quelques centaines d’âmes. Un grand saut… sans road movie, mais avec pas mal de sens.
De Paris à la campagne : récit d’un changement en douceur
Oublier l’agitation de la capitale, troquer la vitesse des taxis pour le rythme des saisons, c’est ce que le comédien et sa famille ont décidé. Si Paris fut longtemps le décor principal, petit à petit, le couple a pris goût aux échappées à la campagne. Pendant deux ans, ce fut un équilibre entre tournages et retours réguliers dans leur maison secondaire.
Puis, la bascule. Une simple évidence, glissée sans emphase par Thomas Jouannet : « On n’est plus repartis. » Cette maison, d’abord repère temporaire, est devenue cocon quotidien. Les repères se sont installés, les enfants ont pris leurs marques à l’école du coin. Aucun coup d’éclat, juste le fil d’une vie qui s’ancre.
Un ancrage local et des engagements concrets
Pas question pour autant de ranger le costume de comédien au grenier. Thomas Jouannet continue ses activités à l’écran et sur scène :
- Allers-retours organisés pour la télévision et le théâtre
- Rythme professionnel repensé, énergie redistribuée
Le cap est simple :
- Inscription rurale sincère
- Calendrier adapté
- Présence familiale renforcée
Ceux qui auraient craint l’ermitage, détrompez-vous ! Adopté par les habitants, l’acteur s’implique. Élu au sein de la commission culturelle de sa commune, il contribue à la mise en place de spectacles et d’animations. Mais ici, pas de starification : il joue les facilitateurs, invitant, coordonnant, veillant à ce que les initiatives prennent racine et profitent à tous.
Le vélo, véritable fil rouge communautaire
Autre corde à son arc : le deux-roues ! Secrétaire de l’association Sougé VTT, Thomas Jouannet accompagne le développement du cyclisme local sous toutes ses formes :
- Randonnées
- Sorties conviviales
- Ventes et locations de matériel
Cet engagement collectif ne s’arrête pas là. Les actions sont financées par l’organisation de manifestations locales, et l’entretien des sentiers sur terrains communaux ou privés permet à tous un accès durable et sécurisé à la nature.
Fondu progressivement dans le paysage, Jouannet agit moins en vedette qu’en voisin attentif. Son rôle ? Épauler, relier, proposer. Cette implication nourrit la vie associative, tout en offrant à ses enfants une stabilité précieuse et à la commune une énergie renouvelée.
Des racines, une histoire de famille et de territoire
Si ce choix paraît si fluide, c’est qu’il s’inscrit dans une histoire. Le père de Thomas est originaire de Blois, sa mère allemande, lui-même est né à Genève. Jeunesse passée à Candé-sur-Beuvron, dans la maison familiale : la familiarité des paysages ne date donc pas d’hier.
Plus tard, grâce à un ami dénicheur, une maison se présente à Sougé. Les week-ends défilent avec Armelle Deutsch, puis vient le test de la vie à l’année. « Intermittents du spectacle, on a voulu tenter pendant deux ans », se souvient Jouannet. Essai transformé – leurs deux filles sont aujourd’hui scolarisées sur place.
Non loin de là, Armelle Deutsch ouvre à Lavardin un lieu hybride entre bistronomie et art, renouant avec un savoir-faire adolescent et créant un pont accueillant artistes et publics. Là aussi, l’idée : relier travail, convivialité et territoire sans renoncer à la création. Les parcours des deux conjoints dialoguent, s’inspirent.
Conclusion : trouver son équilibre, un art au quotidien
Ce déménagement est un compromis assumé : conserver le métier, simplifier le cadre, s’impliquer là où l’on vit. Les prochains mois promettent de poursuivre cette voie, alternant créations à l’écran, actions culturelles et envolées associatives.
Tout n’est pas figé : l’essentiel, aujourd’hui, est que ces équilibres tiennent pour la famille. C’est là que Thomas Jouannet semble trouver sa juste place : au service d’un quotidien apaisé, relié aux autres. Un vrai rôle de vie, et si humblement joué qu’il donne envie… d’oser, à son tour, la simplicité engagée.
