Clap de fin inattendu chez Sentebale : le prince Harry tourne la page après près de vingt ans d’engagement, mais la flamme reste vive pour les enfants vulnérables qu’il s’était juré d’aider. Derrière les sourires officiels, un divorce caritatif et une tempête de désaccords qui remuent la sphère du bénévolat royal. Un bras de fer qui met la gouvernance à l’épreuve, et un prince bien décidé à ne pas laisser la cause s’évaporer dans la crise. Explications d’un séisme discret mais profond.
Un divorce public, une cause fragilisée
Tout avait pourtant bien commencé : Sentebale, ONG fondée en Afrique par le prince Harry pour lutter contre l’épidémie de sida, était devenue le symbole d’une royauté engagée et à l’écoute. Mais après des années d’œuvre commune, le rideau est tombé. Le 6 août, la Charity Commission britannique a tranché, renvoyant toutes les parties dos à dos dans un conflit où personne ne sort véritablement indemne.
Fidèle à lui-même, le fils cadet de Charles III a toujours réfuté tout comportement discriminatoire. Harcèlement, racisme, misogynie : ces accusations visant Harry n’ont pas été retenues. Le régulateur, lui, admet qu’une forte perception de mauvais traitements existe chez certains, mais sans établir de preuves concrètes d’intimidation généralisée ou de misogynie envers les femmes noires. Bref, ambiance !
- Absence de sanction contre le conseil d’administration actuel
- Mais un rappel sévère : le conflit public a gravement nui à l’image de Sentebale
- Pointe de gouvernance défaillante et manque de clarté dans les rôles
Une ONG fracturée, des comptes à régler
Derrière la crise, un désaccord désormais irréconciliable entre l’ancien parrain, Harry, soutenu par des ex-administrateurs, et la récente présidente Sophie Chandauka. Fin mars, dans une ambiance digne d’un soap britannique, le conseil d’administration claque la porte, puis le prince Harry renonce à son rôle de parrain. La Commission, appelée à la rescousse comme arbitre impartial, ne sanctionne personne mais transmet un plan de redressement et exige que les rôles de parrains – prince Harry et prince Seeiso du Lesotho, également parti – soient précisés… cette fois-ci par écrit, histoire d’éviter d’autres parties de Cluedo à l’avenir.
La mission reste, pourtant, essentielle : accompagner les enfants du Lesotho et du Botswana dans la lutte contre le VIH/sida. Encore faudrait-il que la gouvernance tienne la route. Résumer les dégâts ? Un manque de clarté, une incapacité à gérer les tensions internes et un bébé (la cause) baladé entre les adultes fâchés.
Le virage d’Harry : nouveau combat, même cause
Tandis que la présidente Chandauka, nommée en 2023, se « réjouit » des conclusions qui, selon elle, confirment certaines alertes sur la gouvernance, les administrateurs démissionnaires, eux, tirent la sonnette d’alarme. Ils se disent « préoccupés » pour l’avenir de l’association, estimant que des preuves irréfutables sur la gestion ont été passées sous silence. Ambiance festive, donc, dans la salle du conseil !
Du côté d’Harry, pas question de renoncer aux jeunes qu’il considère toujours au cœur du projet. Un porte-parole dénonce qu’il est « troublant » que les conséquences des actes de la présidente pèsent sur les enfants aidés. Mais le prince affiche sa nouvelle feuille de route : aider autrement, en dehors de Sentebale s’il le faut, et par des moyens concrets. Le divorce organisationnel est entériné, mais pas question de laisser tomber la cause.
- Harry se recentre sur l’aide directe aux enfants
- Sentebale doit clarifier ses missions et pacifier ses instances dirigeantes
- Une médiation via ACAS est même évoquée pour enterrer la hache de guerre
L’après-crise : retour à l’essentiel ou statu quo ?
Le maître-mot après la tempête ? Remettre les enfants au centre. Sentebale va devoir stabiliser sa gouvernance, sécuriser les délégations, tracer les responsabilités et trouver une voix unifiée. Le tout avec sobriété : peu de grandes envolées désormais, mais une communication maîtrisée et sérieuse.
David Holdsworth, directeur général, rappelle l’absolue nécessité de ne pas perdre de vue les bénéficiaires. Le rapport prône des clarifications écrites pour éviter les zones grises, une médiation cadrée pour finir d’éponger le conflit, et un retour de l’énergie là où elle compte vraiment : aider concrètement.
En conclusion, si l’orage institutionnel laisse la météo des cœurs un peu maussade, la cause elle, ne faiblit pas. Le prince Harry, redevenu simple bénévole engagé, prend un tournant audacieux, persuadé qu’il n’y a pas de fatalité à ce que le principal perdant des querelles d’adultes demeure… l’enfant. Alors, croisons les doigts pour que ce « nouveau combat » ne déçoive pas les espoirs nés il y a vingt ans sous le soleil du Lesotho.
