Pourquoi l’Inde mise des milliards sur Israël malgré la colère de l’Occident – une alliance qui change la donne
L’actualité internationale a parfois de ces surprises qui font lever un sourcil dans les chancelleries du monde entier. Pendant que bon nombre de pays occidentaux s’éloignent d’Israël sur fond de tourmente à Gaza, New Delhi, elle, verrouille sa poignée de main avec Tel Aviv et double la mise, milliards de dollars à l’appui. Que cache ce rapprochement éclair et assumé ? Plongée au cœur d’une alliance qui bouscule les lignes.
Un partenariat militaire XXL… en toute discrétion (ou presque !)
En un laps de temps record, l’Inde a sorti son chéquier et signé une cascade d’accords militaires avec Israël :
- Fusils d’assaut pour 3,3 milliards de dollars,
- Avions ravitailleurs pour près de 900 millions de dollars,
- Roquettes et missiles totalisant 4 milliards de dollars supplémentaires.
Un feu d’artifice d’achats motivé par deux priorités affichées par le Premier ministre indien Narendra Modi :
- Renforcer la puissance militaire face au Pakistan, l’éternel voisin à l’humeur belliqueuse,
- Et faire triompher la politique Make in India, qui oblige les fournisseurs étrangers à installer production et sièges sociaux sur le territoire indien.
Israël n’a pas hésité à sauter dans l’avion, créant filiales et structures locales pour coller à l’ambition indienne. Quand il y a des milliards à la clé, l’agilité logistique s’impose plus vite qu’un café le lundi matin !
Gagnant-gagnant : une convergence d’intérêts…
Ce rapprochement, loin d’être à sens unique, sert habilement les intérêts des deux partenaires. Pour Israël, bousculé par l’isolement diplomatique qui fait suite à la guerre de Gaza, l’Inde s’avère le client idéal : solide, discret et, cerise sur le gâteau politique, aligné sur plusieurs dossiers clés.
Ce n’est d’ailleurs pas un détail : New Delhi grappille aujourd’hui près d’un tiers des exportations d’armes de Tel Aviv. Outre le carburant financier pour les programmes ultra-techniques de défense israéliens, c’est un coup de pouce stratégique non négligeable.
Mais l’histoire ne s’arrête pas aux chars et aux drones. L’alliance indo-israélienne essaime gaiement dans :
- La technologie,
- La cybersécurité,
- L’agriculture de pointe.
En 2024, les échanges commerciaux bilatéraux ont pulvérisé tous les records en dépassant les 6,5 milliards de dollars – soit quatre fois plus qu’il y a une décennie. Et comme la gourmandise commerciale ne s’arrête jamais en si bon chemin, les deux gouvernements ont signé le mois dernier un accord historique visant à tripler ce montant à l’horizon 2030.
Des économies complémentaires et une vision partagée
Pourquoi un tel succès ? Parce que l’Inde et Israël sont complémentaires comme jamais.
- L’Inde, mastodonte agricole (et démographique avec ses 1,4 milliard de bouches à nourrir),
- Israël, titan technologique, roi de la gestion de l’eau et du goutte-à-goutte de précision.
Ainsi, la sécurité alimentaire de l’Inde repose souvent sur la modernisation à l’israélienne : systèmes d’irrigation, innovations agricoles, solutions de pointe.
Cette entente, tant commerciale qu’idéologique, se resserre pendant que, paradoxalement, d’autres nations – notamment européennes – mettent certains partenariats avec Israël au frigo, du fait du récent conflit à Gaza.
Pas de vacillement côté indien : Narendra Modi a déroulé plusieurs fois le tapis rouge à Benjamin Netanyahou, flegmatique face aux critiques et aux accusations de crimes de guerre qui visent le gouvernement israélien. Ce choix fait grincer quelques dents en Occident, mais s’inscrit résolument dans la volonté de New Delhi d’affirmer sa propre voie diplomatique.
De la géopolitique à l’idéologie : vers un nouvel axe ?
Ce qui se noue ne se limite plus à l’économique. Si l’Inde, à l’époque de Nehru, penchait nettement pour la cause palestinienne, l’ère Modi a changé la donne : soutien clair à Israël, y compris sur la question palestinienne.
Leurs trajectoires nationales se font écho : deux États à majorité religieuse, confrontés à une forte minorité musulmane. Pour les nationalistes hindous, la fermeté d’Israël devient un modèle à suivre – le hashtag #HindusWithIsrael enflamme d’ailleurs les réseaux.
Au final, au-delà des contrats et accords, c’est une vision du monde qui semble s’aligner : un partenariat discret mais potentiellement durable, entre deux puissances désireuses de réécrire les règles du jeu international à leur façon.
Conclusion : un mariage de raison… et d’ambitions
Alors, en 2024, si vous entendez parler d’un rapprochement silencieux entre l’Inde et Israël, ne vous étonnez plus : c’est un duo qui n’a pas fini de faire parler de lui, dans les coulisses comme sous les projecteurs. Et tant pis si certains froncent les sourcils : sur l’échiquier mondial, mieux vaut souvent écrire ses propres règles que de simplement les subir.
