Quand la réalité rattrape les scénarios de film d’action : un sous-marin russe, armé jusqu’aux dents mais fuyant comme une vieille passoire, erre en Atlantique après une avarie explosive. Frissons garantis pour l’équipage du Novorossiysk et nouvelle tuile pour la Flotte de la mer Noire !
Un sous-marin en détresse dans l’Atlantique : les faits
Le message a fait surface sur Telegram, relayé par le canal d’opposition russe Tchéka-OGPU : un sous-marin russe serait en perdition, quelque part dans l’Atlantique. Le B-261 Novorossiysk, rattaché à la célèbre (et ces derniers temps malchanceuse) Flotte de la mer Noire et basé un temps en Syrie, a rencontré, d’après ce compte, de « graves problèmes techniques » alors qu’il croisait en Méditerranée. Plus précisément : « Suite à une panne du système de carburant, le carburant fuit directement dans la cale », rapporte l’auteur anonyme.
Et la situation est loin d’être rassurante. « Il n’y a ni pièces de rechange, ni spécialistes qualifiés à bord, et l’équipage est incapable de réparer les pannes », poursuit Tchéka-OGPU. Autrement dit, sur ce bâtiment ultra-moderne de l’arsenal russe, les galères s’accumulent comme les fuites dans une vieille chaudière.
L’accumulation du carburant dans la cale : bombe flottante
Mais il y a bien plus angoissant : « Le carburant accumulé dans la cale est explosif ». Les marins se retrouvent à bord d’un sous-marin transformé en véritable bombe flottante. Leur marge de manœuvre ? Plutôt restreinte ! Selon la source : « l’équipage n’a d’autre choix que de commencer à faire sortir le carburant de la cale »… et le rejeter en mer. Pas glamour pour l’environnement, mais le nez intact de tout l’équipage en dépend.
- Pas de pièces de rechange à bord
- Personne pour réparer le système de carburant
- Accumulation de carburant dans la cale, hautement explosive
- Équipage contraint d’évacuer le carburant en pleine mer
Sous-marin Novorossiysk : un fleuron sérieusement cabossé
Le B-261 Novorossiysk est pourtant loin d’être un prototype bancal sorti à la va-vite ! Il appartient à la fameuse série des 24 sous-marins de classe Kilo, construits entre 1984 et 2016. Le Novorossiysk lui, est sorti des chantiers de Saint-Pétersbourg en novembre 2014. Les chiffres ? 72,80 mètres de long, un tonnage de 2350 tonnes en surface (3100 en plongée), un équipage de 52 hommes dont 12 officiers, et une propulsion diesel-électrique musclée à deux moteurs totalisant 5900 chevaux. Bref, en théorie, c’est du costaud.
Pourtant, ce 26 septembre, le navire russe a été photographié traversant le détroit de Gibraltar en navigation de surface, ce qui n’est jamais très bon signe pour un sous-marin. Il se dirigerait, selon les observateurs, vers une base russe pour y subir quelques réparations d’urgence, et devrait franchir le détroit du Pas-de-Calais dans les jours à venir, une routine devenue, hélas, bien trop fréquente ces temps-ci.
Quand tout va mal dans la Flotte de la mer Noire
Le cas du Novorossiysk soulève une question plus large sur l’état de cette flotte russe. Les témoignages recueillis par Tchéka-OGPU n’ont rien de réjouissant : « Les uns après les autres, les navires retournent à leur base, bâchés », peste une source russe. Et ce sont les navires lance-missiles parmi les plus précieux qu’on rapatrie ainsi, alors que la Flotte de la mer Noire n’en possède déjà pas beaucoup.
L’armée ukrainienne a, quant à elle, réussi à couler ou endommager de nombreuses unités russes en mer Noire, dont le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte. La source critique va même plus loin : « Ce qui est précieux et prêt au combat est détruit dans les eaux calmes de la mer d’Azov. La faute n’incombe pas aux jeunes officiers et marins, mais au commandant, qui n’a pas su les former. Celui-ci affiche pourtant sa haute préparation devant le commandement de la flotte, qui s’en réjouit ». Les observateurs concluent avec une ironie mordante : il semble que la flotte de la mer Noire soit en train de s’autodétruire progressivement… sans qu’aucun ennemi n’ait besoin d’intervenir directement.
En ces temps troubles, on retiendra que même les mastodontes de l’ingénierie, bardés d’armements et bardés de médailles, ne sont pas à l’abri d’un banal (mais explosif) tuyau percé. Courage à l’équipage, et puisse la prochaine traversée du détroit de Gibraltar s’effectuer cette fois… sans baignoire improvisée dans la cale.
