À 88 ans, Claude Lelouch prouve qu’il n’est jamais trop tard pour changer de décor et de vie, tout en gardant le projecteur bien braqué sur sa passion : le cinéma. Nouveau cadre, nouvelle aventure, mais même soif de partage et de création… Bienvenue dans le ciné-bistrot qui fait déjà parler tout le littoral normand !
Claude Lelouch choisit la Normandie pour sa renaissance
À l’heure où beaucoup rangeraient leur caméra pour profiter d’un repos bien mérité, Claude Lelouch officialise un tournant à la fois personnel et professionnel. Il a quitté Paris pour un climat plus doux, troquant le tumulte de la capitale contre la brise marine d’une station littorale normande. Mais pas question de tirer le rideau sur sa carrière : il lance un ciné-bistrot qui allie chaleur humaine et amour du septième art. Cette démarche prolonge son rapport intime à la convivialité et promet rencontres, projections et travail créatif. Tout Lelouch, en somme.
Une inauguration lumineuse pour ses 88 ans
Pas de bougies classiques pour son anniversaire, mais un événement : l’inauguration du ciné-bistrot, avec la présence amicale de Jean Dujardin et Elsa Zylberstein, tout droit promus parrains de ce nouveau repaire. Amis, proches, curieux et cinéphiles se sont retrouvés pour découvrir ce lieu pensé comme une adresse chaleureuse où l’on partage des films aussi facilement que des conversations – le tout, à portée d’écran. Sur Instagram, Lelouch a confessé avoir conçu « un lieu unique dont je rêvais depuis longtemps », ouvert « dès ce dimanche 2 novembre ».
Le concept ? Une salle de dimension intimiste, pour revisiter des œuvres majeures et révéler des raretés. Ambiance salon, accueil direct : ici, on se sent comme à la maison, la projection en plus.
- Une programmation resserrée et exigeante ;
- Un espace mêlant restauration et projection ;
- Un rendez-vous régulier, simple et ouvert, pour les cinéphiles.
Films, débats, création : l’esprit maison
Pour ouvrir le bal, Lelouch a offert en exclusivité les huit premières minutes de son prochain long-métrage, en précisant avec une sincérité désarmante : « c’est un brouillon ». Un geste révélateur de sa méthode – inviter le public à partager le travail en cours, tester des émotions, faire circuler les idées avant la version finale.
Lelouch assume une conviction : « on n’a rien trouvé de mieux pour rêver ». Sa salle entend faire se rencontrer grands classiques et découvertes, exigeant de l’attention et du temps : on prend le temps de regarder, d’écouter, de débattre. L’ambition affichée : faire dialoguer un héritage de 130 ans d’histoire du cinéma, revisiter près de 1300 films, et provoquer la rencontre entre cinéphiles et professionnels autour de coups de cœur ou de nouveaux projets.
Le directeur Alexis Chermant détaille les atouts du lieu : environ trente places, des sièges pivotants pour ajuster son point de vue (ou fuir les voisins bruyants), un écran et un son de dernière génération, et une équipe de quatre personnes dédiée à l’accueil.
- Impression d’être dans son salon, avec techniques dernier cri ;
- Programmation d’abord centrée sur Lelouch, avec « Itinéraire d’un enfant gâté » suivi de « L’aventure c’est l’aventure » ;
- À venir : soirées « première » où des metteurs en scène conviés présentent leur film ou projet favori, et des débats prompts à faire vibrer la salle.
Un laboratoire de création, un ancrage local
Lelouch n’a pas seulement rénové un bâtiment abandonné (retrouvé par hasard, passé par toutes les étapes administratives et choisi parmi une dizaine de candidats) : il l’a métamorphosé en studio de quartier. Désormais, il vit tout près et annonce fièrement un emploi du temps plus respirable : deux jours par semaine seulement à Paris, le reste au bord de la mer, dans un climat réputé meilleur pour la santé.
Le lieu est aussi un véritable bureau : insonorisé, équipé pour le montage et le mixage sonore, parfait pour travailler à l’écart de l’agitation urbaine. Le projet s’articule selon trois axes majeurs :
- Un ancrage local tangible ;
- Un usage professionnel discret mais efficace ;
- Une programmation vivante, rythmée par projections, débats et la venue régulière d’invités.
Transmission, travail et respiration : le pari Lelouch est assumé. Ici, pas question de s’endormir sur les lauriers ou de figer le lieu dans le marbre. Toute la saison sera ponctuée de projections, de discussions et de rencontres – pendant que l’atelier de montage trouve, enfin, son havre durable.
Conseil de fin, pour les rêveurs et les cinéphiles : ne tardez pas à pousser la porte du ciné-bistrot Lelouch. Parce qu’on n’a toujours rien trouvé de mieux pour rêver ensemble… et c’est le réalisateur lui-même qui le dit.
