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    Après 27 ans en pharmacie, licenciée sans diplôme : la justice confirme que l’employeur est responsable des vérifications

    5 décembre 20254 minutes
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    Vingt-sept ans derrière le comptoir, des boîtes de Doliprane plein la tête… et tout s’écroule en quelques semaines, parfois pour un simple papier manquant. Cette histoire de pharmacie du Sud de la France secoue le monde du travail, de la sécurité des patients jusqu’aux habitudes un peu trop routinières de gestion de personnel. Plongée dans la saga d’un licenciement polémique, où la vigilance contractuelle n’a rien d’une option accessoire.

    Un parcours sans accroc… jusqu’au contrôle fatal

    En 1998, une jeune préparatrice rejoint une officine. Elle arbore la blouse blanche, délivre des médicaments, maîtrise les procédures et gagne la confiance de toute l’équipe. L’air sent la stabilité. Les années passent, les cessions et transferts de la pharmacie aussi : chaque reprise reconduit les habitudes, et chacun suppose que l’administration du personnel est en ordre. Bref, tout le monde pense que quelqu’un a vérifié le fameux diplôme. Mais la chaîne de contrôle s’effiloche, la mémoire s’use… et la conformité reste supposée, jamais certaine.

    Au fond du dossier, une faille ignorée : le diplôme n’est plus là, ou pas vraiment. Mais personne ne s’en inquiète. La routine endort la vigilance, et quand le poste relève d’une profession réglementée, c’est rarement une bonne idée.

    Le coup de tonnerre : l’inspection ARS et les conséquences en cascade

    Fin 2017, tout bascule. Un inspecteur de l’ARS exige les diplômes de toute l’équipe. Sauf que, patatras, celui de la préparatrice manque à l’appel ! Les gérants réclament une copie, d’abord oralement, puis par lettres officielles les 22 décembre 2017 et 17 janvier 2018. Pas de réponse : la salariée est, à ce moment-là, en arrêt maladie depuis le 11 décembre.

    Les choses s’enchaînent : mise à pied conservatoire, puis, en février 2018, licenciement pour faute grave. La lettre dresse la liste des griefs : absence de diplôme, mensonge, manque de bonne foi, exercice illégal d’un poste réglementé, risque de sanctions pénales. Ambiance…

    Côté défense, la salariée ne se laisse pas faire. Elle clame qu’elle n’a rien caché, qu’elle travaillait avec réserve d’agrément, que les anciens titulaires étaient au courant, que le nouvel employeur n’a jamais vérifié au moment du rachat. Et voilà le dossier propulsé dans l’arène des responsabilités : qui devait vérifier quoi et quand ?

    Un feuilleton judiciaire : jugements, doutes et boussole juridique

    La justice s’en mêle. En 2021, le conseil de prud’hommes juge le licenciement sans cause réelle et sérieuse. L’employeur est condamné à payer plus de 34 800 euros d’indemnités. L’histoire des longues années de travail, des contrôles tardifs et des dossiers incomplets pèse lourd. Le débat s’oriente : qui est responsable ? Quels devoirs de vérification ?

    Mais en 2023, nouveau twist ! La cour d’appel infirme le jugement des prud’hommes. Elle voit un manquement à l’obligation de loyauté du côté de la salariée, et la déboute. Les frais passent dans sa colonne. Ici, la loyauté : informer son employeur, même d’une absence de diplôme, serait une exigence absolue.

    Le feuilleton n’est pas fini : la salariée forme un pourvoi. En 2025, la Cour de cassation renverse la vapeur. Elle rappelle bien fort qu’un employeur ne peut pas transformer sa propre négligence documentaire en motif de licenciement pour faute grave. Il est condamné à 3 000 euros de frais de procédure, et le dossier retourne devant la justice. Ici, la boussole : vérifier, tracer, assumer les contrôles, car la sécurité des patients et la régularité administrative en dépendent. Nul ne peut se défendre par sa propre négligence !

    Trois réflexes pour éviter la pilule amère

    Quelle leçon tirer de cette saga ? Me Henri Guyot évoque le brouillage de la chaîne des vérifications lors des rachats. Chacun croit que les vérifications étaient faites, alors que rien n’est moins sûr ! Pour éviter les lendemains qui déchantent, trois réflexes s’imposent :

    • La documentation à jour : un registre centralise diplômes, agréments, mises à jour, réponses aux contrôles. On y note la date, le signataire, la source.
    • L’audit interne après un rachat : chaque dossier est vérifié, relancé par écrit, et archivé sans tarder. Le tout, idéalement numérisé, histoire que les papiers ne s’évaporent pas comme par magie.
    • La culture de la preuve partagée : consignes claires, modèles à jour pour tous, traçabilité des demandes, réponses documentées sans agressivité. On favorise ainsi la confiance et l’évitement des tribunaux.

    La décision de 2025 pose une règle simple mais fondamentale : quand la faille surgit, la négligence n’est pas une stratégie de défense. La vigilance contractuelle, au fond, c’est comme la notice d’un médicament : rarement lue, mais essentielle pour éviter les mauvaises surprises. Et si on apprenait enfin à tout vérifier… avant que la pilule ne devienne vraiment trop dure à avaler ?

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    Mathias Gerdy

    Après avoir fait ses premiers pas dans la presse féminine, Mathias Gerdy a fondé le site Gayvox en tant que journaliste indépendant pour écrire sur ce qui lui tenait à cœur : la cause LGBT.

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