Washington (AFP) – Une enquête lancée quelques jours après le meurtre en mai 2020 de George Floyd, un homme noir, par des policiers de Minneapolis, a révélé un « schéma ou pratique de discrimination raciale » au sein de l’agence d’application de la loi de la ville du nord des États-Unis.
Le rapport des enquêteurs, publié mercredi par le Département des droits de l’homme du Minnesota, a déclaré qu’il existe des « disparités raciales » dans la manière dont la police de Minneapolis « utilise la force, arrête, fouille, arrête et cite les personnes de couleur, en particulier les Noirs, par rapport aux Blancs ». personnes dans des circonstances similaires.
Ces disparités, selon le rapport, sont «causées principalement par une culture organisationnelle» qui «met l’accent sur une approche paramilitaire du maintien de l’ordre» et est «insuffisante et inefficace pour tenir les agents responsables de fautes».
Dans le cadre de leur enquête, les enquêteurs de l’État ont mené des milliers d’entretiens, parcouru des montagnes de rapports de police et analysé près de 700 heures de séquences de caméras portées sur le corps.
Leur analyse a montré que si les Afro-Américains ne représentent que 19 % de la population de la ville, ils représentaient 54 % de tous les arrêts de la circulation entre 2017 et 2020.
De même, 66% de toutes les citations pour conduite désordonnée et obstruction entre 2010 et 2020 sont allées à des Noirs.
Sur les 14 personnes tuées par la police de Minneapolis depuis 2010, 13 étaient des personnes de couleur ou autochtones.
Ce nombre comprend Floyd, 46 ans, qui s’est étouffé le 25 mai 2020 sous le genou du policier blanc Derek Chauvin.
Après un procès largement suivi l’an dernier, Chauvin a été condamné à 22 ans et demi de prison pour meurtre.
Il a annoncé son intention de faire appel de sa condamnation en septembre et a officiellement soumis cette demande cette semaine, arguant en partie que le juge aurait dû déplacer le lieu du procès.
À la suite de la mort de Floyd, la police de Minneapolis a adopté des changements dans ses procédures de formation, mais les auteurs du rapport affirment qu’elles sont insuffisantes et qu’un « manque d’action collective » a permis à une « culture organisationnelle problématique de s’envenimer » parmi la police de la ville.
Le rapport appelle le maire, le conseil municipal et les chefs de police à adopter des réformes « significatives », à commencer par la formation des agents et les systèmes disciplinaires.
Cependant, il ne demande pas que la police soit «abolie» ou «financée», des actions que de nombreux manifestants ont réclamées lors du mouvement antiraciste de 2020, mais qui ont depuis perdu de leur popularité en raison d’une augmentation des homicides à l’échelle nationale.