Andrzej Duda, président de la Pologne, a fustigé « l’idéologie LGBT » lors de sa campagne électorale de 2020. (Beata Zawrzel / NurPhoto via Getty)
Le parti politique au pouvoir en Pologne est sur le point de combler une faille juridique qui a permis aux couples de même sexe d’adopter des enfants, ce qui porte un coup supplémentaire aux droits des LGBT +.
Les couples homosexuels ne sont actuellement pas autorisés à adopter en vertu de la loi polonaise – cependant, certains couples ont pu contourner la politique discriminatoire en obligeant un partenaire à adopter en tant que personne seule.
Le parti Droit et Justice, qui a fait de son opposition aux droits LGBT + une pierre angulaire de sa gouvernance, a annoncé qu’il modifierait la loi pour garantir qu’aucun couple de même sexe ne puisse adopter d’enfants.
«Nous préparons un changement où (…) les personnes vivant en cohabitation avec une personne du même sexe ne pourraient pas adopter d’enfant, de sorte qu’un couple homosexuel ne pourra pas adopter d’enfant», a déclaré le vice-ministre de la Justice, Michal Wojcik, selon Reuters.
En vertu de la nouvelle loi, les agences d’adoption seront obligées d’accorder une «attention particulière» aux candidats célibataires pour s’assurer qu’ils ne sont pas en toute sécurité dans une relation homosexuelle.
Wojcik a défendu le changement juridique, affirmant qu’il était introduit pour protéger les enfants.
«Il s’agit de la sécurité d’un enfant, de son bien-être», a-t-il déclaré.
Les droits LGBT + sont annulés en Pologne
Cette nouvelle n’est que la dernière d’une série d’attaques contre la communauté LGBT + en Pologne. En février 2020, un tiers du pays s’était déclaré «zone libre de LGBT».
En juillet, Andrzej Duda a été réélu président de la Pologne après une campagne tumultueuse dans laquelle il a ciblé à plusieurs reprises la communauté LGBT +.
Tout au long de sa campagne, il a attaqué le mariage homosexuel, l’adoption et «l’idéologie gay». Dans une charte de la famille publiée avant son élection, il a promis «d’interdire la propagation de cette idéologie» dans les institutions publiques et a déclaré qu’il «défendrait l’institution du mariage» en tant que «relation entre un homme et une femme» en tant que président.
L’Union européenne s’est déclarée «zone de liberté LGBTIQ» jeudi 11 mars en réponse aux attaques de la Pologne contre la communauté queer.
La résolution symbolique a été adoptée par le Parlement européen par 492 voix contre 141, tandis que 46 députés se sont abstenus.
La résolution dit que les personnes LGBT + dans l’UE «devraient jouir de la liberté de vivre et de montrer publiquement leur orientation sexuelle et leur identité de genre sans crainte d’intolérance, de discrimination ou de persécution».