À 21 ans, Hunter Nelson jongle études, boulot et parentalité d’une adolescente de 15 ans. Rien que ça ! Mais derrière cette prouesse, elle se heurte à un obstacle inattendu : le regard des adultes, notamment à l’école, qui peinent à la voir autrement qu’une jeune adulte tout juste sortie de l’adolescence… et certainement pas comme une mère responsable. Récit d’un combat moderne pour se faire entendre et respecter, avec, au cœur, une magnifique histoire de sororité.
Une famille bouleversée, une jeune vie chamboulée
Hunter Nelson vit actuellement dans le Kentucky, aux États-Unis. Rien ne la prédestinait, du haut de ses 21 ans, à se retrouver du jour au lendemain à élever une adolescente… sauf que la vie, elle, ne suit pas toujours les plans établis. Après le décès de leur père en 2015, puis de la mère de sa petite sœur Gracie il y a quelques mois, Hunter a pris une décision radicale : assurer la tutelle de sa sœur afin de lui offrir stabilité, sécurité et affection.
Elle l’expliquait très simplement sur les réseaux sociaux : « J’ai récemment demandé la tutelle de ma sœur parce que notre père est décédé en 2015 et sa mère est décédée il y a quelques mois. » Pour elle, c’était limpide : déménager dans un autre État et vivre avec Gracie était la meilleure façon de maintenir sa sœur heureuse, en sécurité et de répondre à tous ses besoins.
Quand la toile s’emmêle : confusion, doutes (et commentaires farfelus)
C’est sur TikTok, dans une vidéo visionnée plus de 8 millions de fois, que Hunter a d’abord partagé ses inquiétudes concernant son rôle de parent. Son authenticité a touché, mais aussi… dérouté. Beaucoup ont d’emblée supposé qu’il s’agissait de sa fille biologique. Ce qui, mathématiquement, relève du défi : plusieurs internautes, la calculatrice mentale en surchauffe, ont demandé « Aviez-vous 6 ans quand vous avez eu un bébé ? » ou « Donc vous l’avez eue quand vous aviez 6 ans ? Je suis tellement confuse ! ».
Un brin lassée des spéculations, Hunter a rapidement clarifié : non, Gracie n’est pas sa fille, mais bien sa sœur cadette dont elle est devenue la tutrice légale. Une précision qui a fait retomber le soufflé… mais pas totalement levé tous les doutes ni supprimé les difficultés au quotidien.
Parentalité à 21 ans : travailler, étudier… et materner
Le défi est immense. Étudiante à temps plein et salariée à temps plein aussi, Hunter accorde pourtant la priorité à sa sœur. De quoi parfois donner le vertige : « Certaines personnes ne me prennent pas au sérieux. Je suis une jeune de 21 ans qui élève une fille de 15 ans et j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires il y a trois ans seulement », confie-t-elle. Malgré la pression, la jeune femme assume avec fierté : ce sont les petits bonheurs du quotidien – comme voir Gracie sourire en sortant de l’école – qui lui donnent l’énergie de poursuivre.
- Étudiante à temps plein
- Salariée à temps plein
- Responsable de la vie et du bien-être de sa sœur
Une triple casquette qui lui vaut autant de messages de soutien que de regards sceptiques : « Je suis heureuse qu’elle vive avec moi et qu’elle soit en sécurité », partage-t-elle, bien décidée à tourner la page du scepticisme ambiant.
Pas assez sérieuse pour les adultes ? Le préjugé de l’âge
Obtenir la tutelle de sa sœur à 21 ans, dans l’État de Caroline du Nord, n’a rien d’illégal – Hunter le rappelle avec humour, « Oui, c’est 100 % légal ». Mais, dans la vraie vie, pas si simple de faire reconnaître cette légitimité. Notamment à l’école : « J’ai 21 ans et ma fille 15 ans : les professeurs de son école refusent de me prendre au sérieux », résume-t-elle. Un leitmotiv qui commence à l’agacer : « Ce n’est pas parce que je suis jeune qu’ils ne peuvent pas me prendre au sérieux. Les gens doivent s’en rendre compte ! ».
Heureusement, sa voix porte. Beaucoup de personnes, touchées par son témoignage public sur les réseaux sociaux, la félicitent pour son courage et l’assurance d’assumer dès 21 ans un tel rôle. Hunter, elle, espère avant tout inspirer, aider d’autres jeunes adultes soudain propulsés tuteurs malgré eux.
Un message à tous les professionnels (et pas que !) : la maturité n’a pas d’âge précis, et la force du cœur non plus.