L'épreuve d'ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 a vu l'équipe LGBTQ remporter une médaille d'argent et une de bronze.
Les supporters locaux surexcités du Vélodrome National espéraient que ce serait l'or pour Marie Patouillet, la jeune femme de 36 ans née à proximité de Versailles, qui avait terminé à deux reprises troisième en paracyclisme à Tokyo.
C'est la Néerlandaise Caroline Groot qui a remporté la victoire, améliorant ainsi sa médaille de bronze obtenue il y a trois ans. Groot avait également établi un nouveau record du monde C5 lors de la séance de qualification du matin.
La Canadienne Kate O'Brien, médaillée d'argent à Tokyo, a terminé troisième cette fois-ci.
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O'Brien doit à nouveau concourir au contre-la-montre individuel sur route mercredi, tandis que Patouillet a encore quatre chances de décrocher une médaille à son programme à ces Jeux.
Les trois finalistes ont tous bénéficié d'un abandon surprise de la Britannique Kadeena Cox, championne paralympique en titre et détentrice du record du monde C4.
Cox est tombée au premier virage de sa course après avoir semblé perdre l'équilibre, mettant ainsi fin à sa défense de titre de manière déchirante.
Pour Patouillet et la France, ce sera un soulagement d'être au tableau des médailles si tôt dans les Jeux, avec l'espoir d'en remporter d'autres à venir.
La visibilité est également très importante pour elle. Elle se considère comme une militante des droits des femmes et de la cause LGBTQ, et a participé aux Championnats du monde UCI 2022, qui se sont déroulés sur le même site parisien que ces épreuves paralympiques, les cheveux teints aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Elle est également ambassadrice de la Pride House France et a remporté le prix de la sportive de l'année décerné par le magazine LGBTQ français Tetu en septembre dernier.
Dans une interview accordée à Reuters le même mois, Patouillet a expliqué comment elle s'était inspirée des athlètes olympiques et paralympiques britanniques qui sont gays et qui ont utilisé leur plateforme pour défendre l'égalité.
« Les sportifs qui m'ont marqué par leurs engagements militants pour lutter contre les discriminations, ils sont plutôt anglo-saxons », a-t-elle déclaré.
« En France, c'est encore compliqué de trouver des sportifs qui prennent réellement position sur ces sujets. »
Médecin dans l'armée française pendant 10 ans, elle est aujourd'hui médecin généraliste dans les Yvelines. Elle est mariée à l'actrice Soraya Garlenq.
Le portrait de Reuters d'il y a un an relevait que dans leur appartement était accrochée une affiche sur laquelle on pouvait lire : « Les lesbiennes sont de la famille. J'ai toutes mes sœurs avec moi. »