Le double médaillé d'or olympique Caster Semenya a marqué une victoire importante, bien que partielle, dans sa longue bataille juridique contre les réglementations discriminatoires ciblant les athlètes avec des différences de développement sexuel (DSD).
Le 10 juillet, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a jugé que la cour de la Suisse avait refusé à Semenya une audience équitable lorsqu'elle a fait appel d'une décision confirmant les réglementations mondiales de la testostérone de l'athlétisme. Ces règles, qui, selon elle, sont injustes, l'ont empêchée de participer à sa course de 800 mètres depuis 2019.
Contexte: un champion mis à l'écart
Semenya, une coureuse sud-africaine de la distance intermédiaire, a fait irruption sur la scène internationale avec ses victoires de médaille d'or au 800m aux Jeux olympiques de Londres 2012 et aux Jeux de Rio 2016. Cependant, sa carrière sportive a été lancée dans les troubles en 2018, lorsque World Athletics a mis en œuvre des réglementations obligeant les femmes à certaines conditions de DSD pour réduire leurs niveaux de testostérone naturels afin de rivaliser dans certaines races.
Ces réglementations s'appliquent aux événements allant de 400 mètres à un mile, précisément les distances où le semenya a dominé. Plutôt que de prendre des médicaments réduisant la testostérone, elle a choisi de s'associer complètement à ces événements.
Le long chemin vers Strasbourg
Après avoir contesté sans succès les règles en 2020 à la Cour d'arbitrage du sport (CAS) en Suisse, Semenya a intensifié son cas à la Cour européenne des droits de l'homme. En 2023, la CEDH a jugé que la Suisse n'avait pas fait respecter ses droits lors de l'appel du CAS. Cette décision a été révisée par la Grande Chambre de la CEDH, qui a rendu la décision de cette semaine.
Selon la Grande Chambre, la CAS était «échouée» de ses obligations en vertu de l'article 6 de la Convention européenne sur les droits de l'homme, qui garantit le droit à un procès équitable. Cependant, le tribunal a également déterminé que certaines des autres plaintes de Semenya, y compris des préoccupations concernant sa vie privée, étaient inadmissibles parce qu'elles sont tombées en dehors de la juridiction suisse.
Réactions des athlètes et ce qui vient ensuite
Dans une déclaration au BBCSemenya a accueilli la décision comme «excellente pour moi, idéal pour les athlètes», ajoutant: «C'est un rappel aux leaders (que) les athlètes doivent être protégés. Avant de pouvoir réguler, nous devons respecter les athlètes et mettre leurs droits en premier.»
Bien que cette décision ne renverse pas directement les réglementations de l'athlétisme mondial, elle établit un précédent qui pourrait ouvrir la porte à de futures défis juridiques et ajoute une voix puissante à la conversation en cours sur l'équité, l'inclusion et l'autonomie corporelle dans le sport international.
Pour l'instant, Semenya reste au banc de ses meilleurs événements, mais cette victoire renforce son statut non seulement en tant qu'athlète de classe mondiale, mais en tant que défenseur féroce de la dignité et des droits de tous les athlètes.