Des militants LGBT brandissent des pancartes et des drapeaux arc-en-ciel alors qu’ils défilent dans le centre-ville de Sarajevo, le 8 septembre 2019. (ELVIS BARUKCIC/AFP/Getty)
Pour la première fois dans l’histoire de la Bosnie-Herzégovine, un tribunal a déterminé une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
Le tribunal municipal de la capitale a rendu sa décision le 4 avril après que des militants ont porté plainte contre l’ancienne députée Samra Ćosović Hajdarević.
Après l’annonce de la toute première marche des fiertés de Sarajevo en 2019, Hajdarević a publié une déclaration sur Facebook qui est devenue virale, affirmant que l’événement visait à « détruire » l’État et son peuple.
« Chacun a le droit de vivre sa vie comme il l’entend, mais nous avons aussi le droit de choisir avec qui nous voulons vivre », a-t-elle écrit.
«Je veux que des gens comme eux soient isolés et éloignés de nos enfants et de la société. Qu’ils aillent ailleurs et se fassent une ville, un état, une loi pour eux-mêmes, et leurs propres droits que personne ne contestera. Mais pas ici. »
Le tribunal a jugé que les paroles de Hajdarević étaient discriminatoires et a également déclaré qu’elles constituaient un discours de haine, selon Radio Free Europe/Radio Liberty.
L’ancien député a été reconnu coupable d’avoir « porté atteinte au droit à l’égalité de traitement des membres de la communauté LGBTIQ sur la base de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et de leurs caractéristiques sexuelles ».
Il lui a été interdit de répéter sa déclaration et devra couvrir les frais de justice.
La décision intervient environ 13 ans après que la Bosnie-Herzégovine a interdit la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, mais c’est la première fois qu’un tribunal reconnaît une telle discrimination dans une décision.
Dans une déclaration pour Sarajevski Otvoreni Centar, l’une des organisatrices de l’événement Sarajevo (BiH) Pride, Lejla Huremović, a déclaré : « Ce verdict est très important car il a été prouvé que la diffusion de discours de haine et l’appel à la violence contre les personnes LGBTIQ+ dans le La sphère en ligne (réseaux sociaux) peut également s’étendre et affecter la qualité de vie des personnes LGBTIQ+, ou conduire à la violence physique.
« C’est la confirmation que les discours de haine et l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux, en particulier de personnalités publiques et politiques, ne sont pas autorisés et peuvent être sanctionnés.
« Dans l’esprit de la Marche des fiertés de BiH de cette année, qui aura lieu le 25 juin, que ce verdict soit un avertissement pour tout le monde que chaque discours de haine et appel à la violence sera signalé et que nous nous attendrons à des verdicts identiques et similaires. »
Bien que la Bosnie-Herzégovine n’ait pas le bilan le plus brillant en matière de droits LGBTQ+, elle a régulièrement fait des pas dans la bonne direction.
Plus tôt cette année, la Fédération a promis de rédiger un projet de loi pour réglementer les droits des couples de même sexe.