Le président français Emmanuel Macron et la Première dame Brigitte MacronPhoto : Shutterstock
La première dame de France envisage de poursuivre en justice une rumeur de droite selon laquelle elle serait une femme transgenre après plus de 34 000 tweets discutant de son identité de genre.
Le staff de Brigitte Macron, l’épouse du président français Emmanuel Macron, a confirmé au Figaro qu’elle va poursuivre en justice les personnes qui ont lancé la rumeur selon laquelle elle est trans et n’a pas donné naissance à ses enfants. Son pseudonyme supposé, « Jean-Michel Trogneux », était à la mode depuis plusieurs jours ce mois-ci sur Twitter français.
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La fausse déclaration a été faite pour la première fois dans le bulletin antisémite Faits et Documents en septembre, selon la publication plus grand public Numérama. La « journaliste indépendante » Natacha Rey a écrit une série d’articles pour la newsletter disant qu’elle avait entrepris une « enquête » sur le « mystère de Brigitte Macron » et s’était entretenue avec « de nombreux experts ».
Sa « preuve » était que Macron couvre souvent son cou et qu’il n’y a pas beaucoup de photos en ligne de Macron quand elle était jeune, avant les réseaux sociaux et avant qu’elle ne soit célèbre.
Rey a également déclaré que le nom de mort de Macron était « Jean-Michel Trogneux ». Trogneux est le nom de jeune fille de Macron et Rey a déclaré que le frère de Macron, Jean-Michel, ne pouvait pas être contacté. Une preuve suffisante, apparemment, que le frère n’a jamais existé et était, en fait, Macron elle-même.
Pendant plusieurs mois, la rumeur est restée majoritairement à l’extrême droite, étant partagée sur les réseaux sociaux par des comptes associés à des anti-vaxxers et antisémites ainsi qu’à des croyants français de QAnon (bien que même le groupe français QAnon « les DéQodeurs » ait refusé d’accepter cette rumeur parce que c’est trop absurde).
Sur Facebook, Rey a déclaré que les trois enfants de Macron étaient portés par une femme cis avec laquelle Macron avait déjà eu une relation, selon RoseActualités.
En novembre, Rey a élevé la rumeur lors d’une interview YouTube de quatre heures avec la médium anti-vaccin Amandine Roy. Rey a déclaré qu’elle faisait des recherches sur Macron depuis trois ans maintenant et qu’elle avait une preuve solide que Macron est trans, caché « dans une enveloppe scellée, qui a été déposée auprès d’un avocat au nom bien connu ».
Cette vidéo a été vue 460 000 avant d’être supprimée par YouTube, et #JeanMichelTrogneux était à plusieurs reprises sur Twitter français ce mois-ci alors que des dizaines de milliers de tweets ont été envoyés avec ce hashtag. Même la page Wikipédia de « La famille Trogneux » a dû être mise en semi-protégé car les utilisateurs anonymes n’arrêtaient pas de la modifier.
L’expert en théorie du complot Tristan Mendès-France a déclaré Marianne que la rumeur est partie des pans les plus radicaux d’internet avant d’être acceptée par des « opportunistes anti-Macron, prêts à tout pour prouver sa corruption et attaquer l’image de sa femme ».
Mendès-France note que l’extrême droite a souvent utilisé des rumeurs selon lesquelles Emmanuel Macron serait secrètement gay pour l’attaquer et qu’accuser sa femme d’être trans, pour eux, rejoint sa supposée homosexualité.
« La vision du monde des théoriciens du complot d’extrême droite radicaux, qu’ils soient américains ou français, a toujours une dégénérescence morale parmi les élites, et donc une dégénérescence sexuelle. C’est le mythe des « pédophiles-satanistes d’élite » avec des pratiques déviantes », a-t-il déclaré, se référant à QAnon.
Macron n’est pas la première première dame à faire l’objet de ce genre de fake news. Aux États-Unis, des théoriciens du complot de droite ont déclaré que Michelle Obama était une femme transgenre portant le nom de mort « Michael Lavaughn Robinson ».