Après des mois de frustration, d’ajustements laborieux et de doutes refoulés, Lando Norris a enfin trouvé la combinaison gagnante. À Mexico, il signe bien plus qu’une victoire : il reprend la tête du championnat, prouvant qu’avec la bonne clé, même la McLaren la plus capricieuse peut ouvrir la porte du succès.
Un retour au sommet après des semaines d’interrogations
Lando Norris a vécu un week-end parfait sur le circuit de Mexico, où il a décroché une victoire tant attendue depuis Budapest, au cœur de l’été. Ce triomphe ne lui offre pas seulement un beau trophée à ajouter à sa collection, il lui permet aussi de reprendre la tête du championnat à Oscar Piastri, détenteur de la couronne depuis le cinquième Grand Prix de l’année.
Mais ce scénario à la Hollywood masque une réalité autrement plus rugueuse : depuis le début de la saison, Norris a peiné à exploiter le plein potentiel de sa monoplace. Certains diraient que la McLaren est une véritable bête de course… à la condition de trouver le bouton ON. Problème : ce bouton, Norris l’a cherché partout, parfois sans succès.
La McLaren, ce drôle d’animal imprévisible
Le pilote britannique ne fait pas de mystère sur son malaise des derniers mois. « C’est dur à savoir précisément, c’est juste que je me suis mieux senti dans la voiture aujourd’hui », reconnaît-il sans détour au micro de Sky Sports F1 après sa victoire mexicaine. « Tout est lié à mes sensations dans la voiture. L’an dernier, je me sentais très bien et je pouvais être plus performant. Cette année, j’ai eu du mal à m’y adapter. Elle est incroyablement rapide mais clairement encore difficile à piloter. »
Après un Grand Prix de Singapour particulièrement décevant, Norris a tapé du poing sur la table. Réunion de crise chez McLaren : une heure et demie pour tout remettre à plat. « C’est exactement la voiture que je ne veux pas, c’est pour ça qu’on ne peut plus gagner, on ne gagnera plus si on a une voiture qui ne me donne pas ce dont j’ai besoin » a-t-il lâché devant son équipe. Résultat : ce week-end, Norris a eu ce qu’il fallait pour performer. Simple, mais efficace.
Le poids du doute et l’ombre du coéquipier
Pour ne rien arranger, pendant que Piastri collectionnait les victoires en première partie de saison, Norris était en proie à ses propres démons. « Il y a eu des moments où ça m’est arrivé en début d’année, parce que je ne veux jamais critiquer ma voiture. La voiture gagnait et Oscar gagnait, et la dernière chose que je voulais était d’utiliser l’excuse d’une voiture pas assez bonne. »
Malgré cet esprit de compétition aiguisé, le Britannique admet avoir longtemps cherché la solution pour faire fonctionner sa monture. Bonne nouvelle : « Je trouve une meilleure façon de la faire fonctionner maintenant. C’est aussi simple que ça. » Parfois, il suffit d’un déclic pour transformer la galère en performance.
Mexico, un terrain de jeu taillé sur mesure
Si la victoire à Mexico a eu une saveur si particulière, c’est aussi à cause des conditions atypiques du circuit. Le faible niveau d’adhérence a notamment mis Oscar Piastri en difficulté, le forçant à adopter un pilotage « pas naturel ». Mais là où l’Australien peinait, Norris, lui, a brillé.
- Andrea Stella, patron de l’équipe, souligne que ces conditions avec peu d’adhérence étaient en réalité idéales pour Norris.
- Il a pu s’appuyer sur les points forts de la monoplace, alors que Piastri, lui, devait lutter contre ses propres instincts de pilotage.
Paradoxalement, ce qui complique la tâche de beaucoup rend la McLaren quasi idéale à piloter pour Norris, l’autorisant à sortir le meilleur chrono sans effort apparent, « presque à l’opposé des caractéristiques d’Oscar » selon Stella.
Conclusion : la clé, c’est de ne pas la perdre de vue !
Pour Norris, cette victoire mexicaine n’est pas le fruit du hasard. Elle vient couronner une longue quête d’adaptation, de remise en cause et d’écoute de soi. La clé n’était ni sous le capot, ni dans les données : elle était, tout simplement, dans le lien subtil entre le pilote et sa machine. La leçon ? Parfois, il faut savoir élever la voix auprès de son équipe… et ne jamais cesser de chercher la clé, aussi capricieuse soit-elle !
