Le boxeur olympique Hergie Bacyadan a inscrit son nom dans la fière tradition philippine de son sport en affrontant mercredi le boxeur chinois Li Quan pour ses débuts olympiques. Bacyadan a perdu le match des 16es de finale des poids moyens, 5-0.
Il est également le premier homme transgenre à avoir fait son coming out à participer aux Jeux olympiques. Il concourra dans la catégorie des 75 kg chez les femmes car il n'a pas encore commencé à suivre un traitement hormonal substitutif masculinisant.
Cette distinction a laissé certains confus et d’autres consternés.
Sur les réseaux sociaux internes et dans certains médias conventionnels qui couvrent l’affaire, on entend encore l’idée qu’il est une « femme transgenre infidèle » ou toute autre injure anti-trans qui revient dans les discussions sur le sujet. De telles injures sont des choses qu’il a déjà entendues.
Sortez des coulisses et entrez dans le jeu
Notre newsletter hebdomadaire regorge de tout, des bavardages dans les vestiaires aux problèmes sportifs LGBTQ urgents.
Bacaydan a utilisé son savoir-faire en matière de médias sociaux pour faire connaître sa position mardi via Instagram. Il a clairement indiqué qui il est et comment il évolue dans le monde.
« Je ne prendrai jamais de « T » et je ne serai jamais sur « T » », a déclaré Bacaydan. « Mais je me considère toujours comme un homme trans parce que mon cœur me le dit. »
Cette franchise a toujours fait partie de son identité. Bacaydan est un porte-parole des droits LGBTQ aux Philippines, notamment en s'exprimant publiquement en faveur d'une loi anti-discrimination après avoir épousé sa femme à l'étranger l'année dernière. Une telle législation a été discutée de manière intermittente au Congrès philippin depuis le début des années 2000.
Il a passé l’année dernière à partager ouvertement son histoire dans le sport et à discuter de la discrimination dont il a été victime dans les espaces sportifs. Dans une vidéo d’intérêt public à laquelle il a participé l’année dernière, il a déclaré que les pressions exercées par d’autres qui l’appelaient à se conformer et les spéculations sur les contacts et les regards lui faisaient se sentir « comme un oiseau sans ailes ».
Dans le cadre de son sport, des questions se posent concernant deux autres boxeuses qui seraient des femmes cisgenres présentant ce que les organismes sportifs d’élite comme le CIO qualifient de « différences de développement sexuel ».
Au cours des trois années qui ont suivi Tokyo, cinq organismes mondiaux ont interdit ou sévèrement restreint la présence des femmes transgenres dans les sports d’élite. L’émergence d’athlètes non binaires à tous les niveaux a également suscité des discussions nécessaires, et on peut s’attendre à ce qu’elles se poursuivent bien après ces Jeux, et alors que le compte à rebours pour Los Angeles 2028 commence.
Pour Hergie Bacaydan, il a déclaré où se trouve sa vérité et il s'y tiendra et rivalisera. Il cherche à déployer ses ailes et à voler mercredi à la North Paris Arena.