En Haute-Garonne, l’affaire fait grand bruit : un propriétaire excédé a trouvé une solution, pour le moins originale et radicale, à la récurrence des squats sur son terrain. Plutôt que d’attendre la lenteur implacable de la justice, il a posé un énorme bloc de béton pour enfermer les caravanes. Retour sur une histoire qui en dit long sur les tensions autour du squat en France.
Des squats en cascade et une patience à bout
- Les occupations illégales de terrains et de maisons en France sont fréquentes.
- Certaines affaires très médiatisées ont même provoqué d’énormes scandales, jetant de l’huile sur le feu d’un débat déjà brûlant.
- La longueur et la complexité des procédures d’expulsion finissent parfois par forcer des propriétaires à jeter l’éponge, allant jusqu’à déménager temporairement en attendant une issue.
Si la question du squat fait régulièrement la une, il faut garder la tête froide : d’après le magazine Capital, entre janvier et mai 2021, seulement 124 procédures relatives à des squatteurs ont été signalées aux préfectures. Certaines régions cumulent toutefois les ennuis : l’Île-de-France, les Hauts-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie sont particulièrement touchées. Depuis, silence radio sur les statistiques. Étrange, non ?
Le casse-tête d’un propriétaire de Portet-sur-Garonne
Cap vers le Sud-Ouest, près de Toulouse, à Portet-sur-Garonne. L’affaire fait jaser : un propriétaire, usé de voir son terrain régulièrement investi sans son accord, a dit stop aux occupations qui n’en finissaient plus. Les occupants illégaux ? Des gens du voyage, qui, à plusieurs reprises, se sont installés sans autorisation.
Excédé, le propriétaire a choisi la manière forte. Selon ses dires rapportés par La Dépêche du Midi : « Il y en a marre. Cela fait plusieurs fois que mon terrain est occupé. Maintenant ça suffit. Je leur ai laissé 48 heures pour quitter les lieux. Ils ne m’ont pas écouté, tant pis pour eux. »
Un bloc de béton, trois tonnes de « trop c’est trop »
- Las de procédures interminables, il se résout à la manière forte.
- Sa solution ? Louer une grue… et faire déposer un bloc de béton de trois tonnes en plein milieu du chemin d’accès à son terrain.
- Résultat immédiat : les caravanes, désormais cernées, ne peuvent plus sortir. C’est le monde à l’envers, mais le propriétaire l’assume.
Il explique sa logique, aussi implacable que son bloc de béton : « Je n’ai qu’une solution : déposer un référé au tribunal, et cela prend au moins un mois pour faire appliquer la décision et les faire quitter la place. Cette fois, ce sont eux qui vont devoir déposer un référé pour que j’enlève mon bloc de béton. » La patience, apparemment, a changé de camp.
Un geste qui divise et les solutions en débat
Sans surprise, l’initiative n’est pas du goût des squatteurs. Parmi eux, un membre du groupe balance : « Cette personne est complètement inconsciente. Il y a des enfants en bas âge dans notre groupe. Imaginez qu’ils aient besoin d’être évacués d’urgence. Comment ferons-nous ? »
Le propriétaire, lui, se défend d’avoir mis qui que ce soit en danger. Le fameux bloc de béton laisse apparemment suffisamment de place pour que les voitures puissent passer. En cas d’urgence, tout le monde peut donc filer — tant qu’on ne roule pas en semi-remorque.
L’affaire prend place dans un contexte plus vaste : au Parlement, une proposition de loi est actuellement discutée pour mieux protéger les logements contre l’occupation illicite. Une histoire, à la fois symptomatique et ubuesque, qui fait écho à d’autres situations, en France comme ailleurs.
Conseil aux propriétaires désespérés ? Avant de louer une grue, il vaut mieux connaître la largeur exacte du passage et, surtout, garder le numéro du tribunal sous la main. Car l’histoire, ici, n’a offert du béton qu’en surface…
