Lorsque Miss Vietnam Nguyen Huong Giang est montée sur la scène de Miss Univers avec un simple áo dài blanc, un vélo à ses côtés et un chapeau conique estampillé du drapeau national, ce n'était pas simplement un hommage à la tradition. C’était un rêve réalisé, un rêve qu’elle n’avait jamais pu vivre au cours de ses premières années.
Giang, la seule candidate transgenre au concours de cette année, a utilisé son costume national pour refléter à la fois son histoire personnelle et sa mémoire partagée. Au lieu de choisir un ensemble plus élaboré ou embelli, elle a choisi quelque chose d'incontestablement vietnamien : l'áo dài, un emblème culturel porté par les étudiants, les mariées et des générations de femmes au Vietnam. Le regard était nostalgique, non glamour, volontairement retenu tout en étant chargé d'émotion.
Un rêve une fois retardé
Giang a déclaré à DTiNews que porter l'áo dài représentait un moment qui lui avait manqué à l'école, une expérience uniquement liée à la jeunesse et à l'identité. « Le rêve arrive peut-être tard, mais il arrive de la plus belle des manières », a-t-elle déclaré, faisant référence au lien du vêtement avec la vie scolaire vietnamienne et à l'image de jeunes étudiants se rendant en classe à vélo sous le soleil du matin.
Son choix n'était pas seulement la mode. C'était une récupération. Un moment symbolique d'appartenance, pour elle et pour les jeunes trans qui attendent encore leur tour de se sentir inclus.
Promouvoir la visibilité et la tradition
Giang a bâti une carrière à l'intersection du divertissement et du plaidoyer. Connue d'abord grâce à Vietnam Idol, elle est ensuite entrée dans l'histoire en tant que première reine Miss International du pays. Aujourd'hui, elle est chanteuse, mannequin, productrice et fervente défenseure des droits LGBTQ+.
Lorsque sa participation à Miss Univers a été confirmée, elle a posté sur Instagram, qualifiant sa candidature de « porte vers l’égalité et l’espoir ». Elle a souligné que Miss Univers, désormais plus inclusive que jamais, a montré « que quelle que soit votre situation, toutes les femmes sont des femmes ».
Une nouvelle ère pour le spectacle
Miss Univers 2025, organisée en Thaïlande, a adopté des changements qui témoignent d'un changement plus large dans les normes de beauté mondiales. Le concours autorise désormais les candidats de tous horizons : femmes mariées, mères et femmes transgenres, brisant ainsi la limite d'âge précédente et les règles d'éligibilité traditionnelles. Le message : la féminité n’est pas définie par le statut, l’âge ou la biologie.
Cette nouvelle direction s'aligne parfaitement avec la présence de Giang sur scène. Son áo dài n'était pas seulement un vêtement. C’était une proclamation discrète de culture, d’identité et un voyage vers la visibilité.
Plus qu'un costume
Tandis que d'autres concurrents éblouissaient par leurs looks époustouflants, Giang s'appuyait sur quelque chose de plus durable : la mémoire. L'áo dài, le vélo, le chapeau conique, ils ont créé une scène immédiatement reconnaissable par des millions de téléspectateurs vietnamiens. Mais au-delà de cela, ce moment a parlé à tous ceux qui se sont déjà sentis exclus d’une tradition qui aurait dû être la leur.
Ce n'était pas seulement une vitrine de costumes. C'était un retour à la maison.
