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    Pourquoi la parentalité positive m’a fait sombrer dans la culpabilité : “J’aurais aimé qu’on me parle des conséquences pour les autres”

    18 octobre 20255 minutes
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    Si on m’avait dit, il y a cinq ans, que j’aurais un master en négociation (spécialité : chaussettes récalcitrantes et psychanalyse express de gnomes), je ne l’aurais pas cru. Et pourtant, la parentalité positive, ce graal éducatif vanté partout, m’a plongé tête la première dans une spirale de culpabilité. Loin du conte de fées vendu par les livres et les posts Instagram, voici l’envers du décor, celui qui gratte et qui colle…

    Un départ plein d’espoir (et de manuels bien intentionnés)

    Avant d’avoir un enfant, j’étais plutôt du genre à laisser couler. Pas trop de questions sur l’éducation. Puis, ma femme enceinte, Google dans une main, bibliographie de parentalité dans l’autre, j’ai plongé dans ce nouvel océan : forums, bouquins, partages, podcasts, stories de familles parfaites. Le message est clair : il faut accompagner le développement de son enfant selon ses besoins, avec une éducation sans violence. Jusque-là, fastoche, qui irait dire non ?

    On se lance alors, comme (presque) tout le monde, dans l’éducation positive, la vraie, la pure, celle où même le ‘non’ traditionnel est source de débats. Certains conseils sont précis (interdiction de dire non, usage subtil du minuteur), d’autres plus vagues que les promesses d’un shampoing. Bizarrement, tout ce qui n’entre pas dans ce cadre bienveillant est repeint aux couleurs de la maltraitance ou de l’archaïsme.

    Là où le rêve se grippe : écueils et labyrinthes quotidiens

    C’est dans les détails du quotidien que le modèle parfait se fissure. Notre grande gymnastique parentale consiste à ménager sans cesse l’aîné, cadre rassurant d’une main, volonté de toujours obtenir son accord de l’autre. On vire à la contorsion, le doute planté en permanence : va-t-on ruiner son développement (et sa future inscription à Polytechnique) parce qu’on a osé perdre patience ?

    • Manipuler gentiment un enfant récalcitrant pour mettre ses chaussures ? Attention, on nous prévient : dangereux, il faut demander et expliquer.
    • Isoler un peu dans une chambre ? Certains contenus voient déjà de la violence partout.
    • Mais quand expliquer ne marche pas… ah, mystère. Silence radio des experts Insta, impression d’être seul dans le club galère.

    Résultat express : le moindre échec pèse lourd, la violence des autres méthodes est surexposée. Et le sentiment d’être le parent qui rate tout devient la norme. La détresse guette, la solution miracle se perd dans la brume.

    Quand la théorie se frotte au réel : l’usine à culpabilité

    L’éducation positive ne m’a pas aidé dans ces crises. Les solutions sont parfois si déconnectées du terrain qu’on frise la farce : « Fais des bruits de chevaux pour rentrer à vélo, propose une aventure licorne ! » Résultat ? Pluie, baskets volantes, casque oublié… et gamin complètement insensible au folklore animalier. Coincé entre le marteau (pas crier, c’est violent) et l’enclume (ne pas forcer, c’est maltraitant), il ne reste que des options bancales… et surtout, une immense culpabilité.

    Sans m’en rendre compte, nous voilà à suradapter notre quotidien : mon fils est nourri à la négociation, demande un mode d’emploi sur quatre pages pour chaque activité. Et je découvre la grande révélation, à l’école ou à l’escalade : non, tous les enfants ne sont pas dans leur bulle comme lui. La prof d’escalade, elle, ne va pas se mettre à genoux devant chaque élève (et est-ce seulement envisageable ?), la maîtresse n’a pas signé pour jouer les diplomates toute la journée…

    • À l’école, mon fils n’écoute rien. La maîtresse souhaiterait que j’ »resserre la vis » à la maison.
    • À la maison, j’explique, je discute. Parfois, j’explose : il pleure, tout le monde est contrarié… Et Instagram me prédit déjà l’adulte anxieux sous anxiolytiques.

    Aucun adulte ne semble apprécier vraiment de s’occuper de lui, sauf ma mère (héroïne discrète et tenace). Mon fils, ce trésor que j’aime plus que tout… devient parfois synonyme de casse-tête pour les autres.

    Regret(s), prise de recul et constat sans filtre

    La culpabilité devient ma compagne (« plus strict, ça l’aurait peut-être aidé ! »). Elle est là :

    • Pour les adultes qui peinent à gérer mon fils si énergivore.
    • Pour les autres enfants pénalisés par l’énergie que les encadrants doivent lui consacrer.
    • Pour mon fils lui-même, qui essuie la frustration d’adultes dépassés…

    Je me fouette mentalement : ai-je mal compris la parentalité positive ? Suis-je défaillant parce que je n’arrive pas à appliquer la bienveillance à toute heure ? Est-ce fichu pour mon fils à cause de mes craquages ?

    Avec du recul : on m’a promis la lune (ou au moins le nirvana parental) pour un livre. Quand ça patine, on me vend le suivant. L’impression d’une arnaque ou d’un mirage familial est bien là. D’autant que le cadet, lui, évolue sans souci particulier – la preuve que tout n’est pas question de méthode, mais aussi de tempérament sur lequel nous, parents, n’avons pas toujours la main.

    Finalement, parler avec d’autres parents rassure : je ne suis pas seul, tous galèrent, tous doutent. Ça fait du bien, mais j’aurais aimé, avant la plongée, trouver ce petit panneau d’avertissement :

    • Oui, il y a des enfants plus « difficiles » que d’autres.
    • Non, la parentalité positive n’est pas magique pour tous, ni toutes les situations.
    • Parfois, ça foire, et ce n’est pas si grave !

    Conseil de fin de parcours ? Essayer, adapter, mais ne pas se flageller. Surtout, se souvenir qu’un parent imparfait, c’est déjà presque un super-héros.

    ★★★★★

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    Mathias Gerdy

    Après avoir fait ses premiers pas dans la presse féminine, Mathias Gerdy a fondé le site Gayvox en tant que journaliste indépendant pour écrire sur ce qui lui tenait à cœur : la cause LGBT.

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