Par Sharon Bernstein
(Reuters) – Le Texas a fait appel de l’ordonnance d’un juge qui empêchait l’État d’enquêter sur les parents d’une jeune fille transgenre de 16 ans pour lui avoir fourni des traitements médicaux affirmant le genre que le gouverneur Greg Abbott qualifie de « maltraitance d’enfants ».
L’avis d’appel, publié pour la première fois en ligne par le journal Austin American-Statesman, cherche à annuler une ordonnance d’interdiction temporaire émise mercredi par la juge du tribunal de district du comté de Travis, Amy Clark Meachum, pour mettre fin à l’enquête de l’État sur la famille.
Le mois dernier, Abbott a demandé au Département des services familiaux et de protection (DFPS) de l’État de mener de telles enquêtes, citant un avis juridique non contraignant du procureur général du Texas, Ken Paxton, qui a conclu que certains traitements médicaux utilisés pour aider les jeunes transgenres à s’éloigner de leur sexe de naissance pourraient constituent de la maltraitance d’enfants.
Le président Joe Biden a dénoncé mercredi la directive d’Abbott comme une « campagne cynique et dangereuse ciblant les enfants transgenres et leurs parents ».
Ni Paxton ni Abbott n’ont immédiatement répondu aux demandes de commentaires de Reuters jeudi. Paxton a demandé un appel accéléré auprès de la troisième cour d’appel de l’État.
L’adolescente impliquée a été désignée comme un homme à la naissance mais s’identifie comme une femme et a pris des médicaments retardant la puberté et une hormonothérapie dans le cadre de soins médicaux de transition affirmant son sexe, selon le procès intenté par ses parents.
La mère de l’adolescente est une employée du DFPS, la même agence qui a reçu l’ordre d’enquêter sur elle. Elle a été mise en congé après avoir demandé ce que la directive du gouverneur signifierait pour sa famille, selon le procès, déposé au nom des parents par l’American Civil Liberties Union (ACLU) et le Lambda Legal.
Meachum, dans son ordonnance de mercredi, a constaté que la famille faisait face à « une privation imminente et continue de ses droits constitutionnels, la perte potentielle des soins médicaux nécessaires et la stigmatisation liée au fait de faire l’objet d’une enquête non fondée sur la maltraitance d’enfants ».
Le juge a fixé une audience au 11 mars sur une demande d’injonction plus large interdisant l’exécution de l’ordonnance d’Abbott contre toute famille de l’État, bien que l’appel puisse interrompre cette procédure.
Le DFPS a déclaré mardi à Reuters que l’agence avait ouvert au moins trois enquêtes sur la protection de l’enfance sous réserve d’une directive du 22 février d’Abbott ordonnant des enquêtes sur les parents dont les enfants subissent des procédures de « changement de sexe ».
Abbott, un républicain qui se présente cette année pour un troisième mandat, est désigné comme défendeur dans la contestation judiciaire, aux côtés du DFPS et de son commissaire, Jaime Masters.
(Reportage de Sharon Bernstein à Sacramento, Californie; Montage par Colleen Jenkins et Aurora Ellis)