Ne rangez pas vos gants tout de suite ! Après une période d’une douceur presque printanière dans le Sud-Ouest, la montagne change soudainement de décor : la neige annonce son grand retour, tapant fort sur la table avec potentiellement jusqu’à 50 centimètres sur les sommets pyrénéens. Mais quelles stations sont vraiment concernées et sur quel calendrier miser (ou croiser les doigts) ? On fait le point, bulletin en main et sourire prêt…
Changement de ton : où, quand et combien de neige ?
- Dès jeudi après-midi, la neige fait son apparition sur les reliefs du Sud-Ouest.
- Raide comme une pente noire, l’épisode débute vers 1 800 mètres d’altitude, d’abord timidement, avec 1 à 2 cm attendus à ce seuil selon La Chaîne Météo.
- Au fil des heures, la neige se renforce, poussée par un air se rafraîchissant et un flux humide – autant dire que l’ambiance redevient franchement hivernale.
- Les Pyrénées-Orientales tout comme la station d’Ax 3 Domaines sont dans l’œil du cyclone, ou plutôt directement sous les chutes.
Jeudi en soirée, le ballet des flocons s’intensifie franchement. Les prévisionnistes pointent du doigt un renforcement décisif du phénomène météo, susceptible d’apporter un joli manteau blanc sur ces secteurs. Selon l’évolution du front et l’altitude de la limite pluie/neige, le blanchiment des pistes pourrait déjà être visible notamment à Ax 3 Domaines.
L’épaisseur au menu : quelles altitudes, quels cumuls ?
On n’aura pas que les sommets à observer !
- Vers 1 500 mètres, la couche de neige pourrait atteindre localement 4 à 7 cm, de quoi raviver la neige sur les flancs fatigués par la douceur passée.
En altitude, le vent ne restera pas en reste : il va redistribuer les flocons sur les crêtes, favorisant la formation de congères et parfois jusqu’à 50 centimètres sur les parties les plus exposées. Un vrai changement de paysage pour les habitués !
Dans les stations, cet apport est vu comme une aubaine. Après un manteau neigeux amenuisé, même une mince pellicule va aider à préparer l’accueil des premiers skieurs et pourrait accélérer certaines ouvertures… si le froid se maintient et que la météo ne fait pas, elle aussi, des siennes.
Des opportunités… mais aussi des incertitudes
Du côté des professionnels, pas question de vendre la peau de l’ours polaire avant d’avoir vu tomber la neige :
- Les cumuls les plus importants dépendront largement de l’altitude et surtout du vent, qui a son mot à dire sur l’accumulation (et sur la création de bons gros tas… parfois là où il ne faut pas).
- La Chaîne Météo insiste : la soirée sera déterminante pour connaître le vrai bilan, en particulier sur les versants exposés où la tenue au sol dépendra aussi de la température.
En haute montagne, conjonction des rafales et du terrain va concentrer les dépôts : là-haut, on parle bien de potentiels 50 centimètres – mais tout dépendra de la configuration réelle. Bref, balisage, damage et surveillance des corniches sont à l’ordre du jour pour ne pas rouvrir les pistes dans la panique blanche.
Ce coup de blanc vient sérieusement bousculer l’ambiance printanière et affirme encore plus l’imprévisibilité d’un début de saison. Pour rappel, les Alpes avaient déjà été touchées, preuve qu’aucun massif n’est à l’abri d’un yoyo climatique en ce début novembre.
Et après la fête, le redoux ?
Attention : il y a (évidemment) un hic. Avant les vacances, un redoux est déjà annoncé. Les températures devraient remonter, ce qui pourrait compromettre la longévité du manteau neigeux, surtout à moyenne altitude. Les stations dépourvues d’enneigeurs craignent alors un sol insuffisamment porteur pour assurer une ouverture durable.
Ce scénario rend la prudence indispensable, aussi bien pour les exploitants que pour les premiers skieurs impatients. Il faudra adapter les plannings et la communication selon les bulletins et la météo réelle. Les acteurs touristiques surveillent d’ores et déjà la trajectoire du front, la limite d’altitude de l’isotherme et la capacité de la neige à tenir au sol.
Dans l’immédiat, cette neige pourrait offrir un précieux répit : un temps pour régler les engins, tester le matériel… mais autant prévenir, la réalité sur le terrain dépendra davantage des degrés en hausse ou en baisse que des plus beaux flocons sur la carte !
Prochaines étapes ? Mises à jour météo à surveiller pour connaître altitude limite et intensité réelle, et bien sûr, consulter consciencieusement les bulletins avant d’aller braver les hauteurs. En montagne, la vigilance et une bonne dose de souplesse dans le calendrier restent les meilleurs alliés des exploitants… et des amateurs de glisse qui n’aiment pas les mauvaises surprises !
