Brocoli boudé, panais jamais vu, pak choï en voie de disparition dans les assiettes : mais pourquoi tant d’enfants mangent-ils si peu d’aliments différents ? Avant de sortir les mouchoirs (ou la râpe à carottes), passons à table sur ce constat inquiétant confirmé par les experts : la diversité alimentaire des enfants français est en chute libre. Et ce n’est pas qu’une simple histoire de légumes moches ou d’épinards récalcitrants…
Un manque de variété alarmant dans l’assiette des enfants
- Près d’un enfant sur quatre ne mange pas plus de cinq aliments différents par semaine.
- 76 % des 8 à 18 ans n’ont jamais goûté certains légumes comme le pak choï ou le panais.
- Plus de la moitié des parents avouent être en « lutte constante » pour inciter leurs enfants à découvrir de nouveaux aliments.
Cet état des lieux, issu d’un sondage OpinionWay pour HelloFresh, fait grimacer parents comme experts. Résultat : nombre d’enfants se retrouvent avec des repas déséquilibrés, ce qui les rend sujets à la fatigue dès le matin. Il y a de quoi se gratter la tête (ou râper de la betterave) !
La multiplicité des excuses n’arrange rien : certains ménages pointent le manque de moyens financiers, d’autres, le temps qui leur file entre les doigts. Laurence Plumey, médecin nutritionniste et fondatrice de la méthode de Napso-thérapie, rappelle pourtant que « le corps ressemble à une balance : tout est une question de mesure. Nous devons le respecter et lui apporter ce dont il a besoin pour nourrir les milliards de cellules qui nous composent. » L’image est claire : une balance déséquilibrée et c’est le coup de mou assuré.
Les légumes, grands absents du dîner… et du goût des familles
À qui la faute ? Les légumes, évidemment, restent les grands laissés pour compte des assiettes familiales. Beaucoup de parents, démunis, peinent à savoir comment les préparer. Pressés, ils filent droit vers la facilité le soir venu : steak, poulet, riz ou pâte font carton plein (avec option fromage sur les pâtes, pour ravir tout le monde). Qui n’a jamais tenté de planquer des brocolis sous une pluie de gruyère ?
Le problème selon Laurence Plumey : « Personne n’aime les légumes à l’eau. » Pas étonnant que l’enthousiasme ne soit pas au rendez-vous sans un minimum de créativité culinaire pour relever tout ça. La nutritionniste note d’ailleurs que la pauvreté de notre alimentation concerne aussi la restauration hors domicile : même certains restaurateurs zappent les légumes au menu enfant. Mauvaise pioche car, moins les enfants en mangent dans l’enfance, moins ils en consommeront à l’âge adulte.
Pourquoi miser sur les légumes ? Les super-héros discrets de la santé
Pourtant, ces légumes mal-aimés sont bourrés de ressources insoupçonnées. Ils débordent de vitamines B, C ou K, de minéraux, de fibres et de phytonutriments. Véritables atouts santé, ils aident à combattre certaines maladies (cancers inclus), à améliorer la santé des vaisseaux sanguins, à renforcer la mémoire, à stimuler notre système immunitaire ou à freiner le vieillissement. Cerise sur le gratin : ils sont pauvres en calories, vous aident à garder la ligne et contribuent à hydrater le corps.
Laurence Plumey le souligne : « Tous les aliments se complètent. Une alimentation saine doit être variée : le calcium se retrouve dans les produits laitiers, les fibres et antioxydants exclusivement dans les fruits et légumes, tandis que les protéines énergétiques se cachent dans les œufs. » On ne peut pas faire l’impasse sur toute une famille d’aliments sans courir à l’ennui, et à la carence.
La créativité culinaire au secours de la variété
La nutritionniste va plus loin : il nous faut des légumes à tous les repas. Crus ou cuits, ils apportent ce que nul autre aliment ne possède. Le microbiote, cette armée secrète de notre intestin, raffole des légumes, alors que les féculents, s’ils dominent trop, fermentent et créent le chaos microbien.
Bonne nouvelle, la France regorge de variétés : soupes, salades (verte, tomate, endive…), gratins (chou-fleur, épinards…), cuisson à l’eau (carottes…). Un conseil : préparer ses légumes à l’avance évite la panne d’inspiration du soir (et les excuses « pas le temps, pas le goût »). Pourtant, 42 % des parents n’en cuisinent pas simplement parce qu’ils ne les aiment pas eux-mêmes. Conséquence, leurs enfants n’en mangent pas plus…
Bonne pratique à retenir : passer du temps en cuisine en famille. Cela permet de découvrir de nouveaux aliments tous ensemble, d’impliquer les enfants, de leur faire changer d’avis, parfois, et de renforcer le lien autour du repas. De quoi transformer la corvée des légumes ratatinés en aventure gourmande et créative.
En conclusion : la variété, ce n’est pas qu’une question d’équilibre alimentaire, c’est aussi l’occasion de transformer la table en terrain d’aventures gustatives. Osons les légumes sous toutes les formes, pour la santé et le plaisir des petits (et des grands) !
