La Chine tire le frein à main sur l’exportation de ses voitures jugées peu fiables ou sans pièces de rechange. À peine le temps d’allumer vos warnings, le ministère du Commerce de l’empire du Milieu serre la vis pour enrayer la réputation en dents de scie de ses véhicules à l’étranger. Et gare à celui qui voudra contourner la règle : à partir du 1er janvier 2026, le précieux sésame, la fameuse licence d’exportation, sera obligatoire pour sortir une voiture électrique du pays. Il était temps ?
Pourquoi cette nouvelle réglementation ? La rançon du succès… mitigé
Les voitures chinoises, autrefois cataloguées comme peu recommandables, n’ont parfois plus à rougir face aux modèles européens. Pourtant, sous la carrosserie brillante, des différences subsistent d’un modèle à l’autre – et surtout, un point noir persiste : le service après-vente. En Chine, cette question a longtemps été prise à la légère, contrairement à la rigueur des voisins coréens ou japonais.
Les propriétaires européens de MG, première marque chinoise implantée en Europe, en savent quelque chose : délai à rallonge pour réparer une panne ou un accident, faute de pièces de rechange. La compacte électrique MG4, notamment, semble collectionner les situations fâcheuses. Quand l’attente pour un rétro dépasse le délai de cuisson d’un canard laqué, il y a de quoi perdre patience !
Un service après-vente à la traîne : un talon d’Achille majeur
- Le manque de disponibilité des pièces de rechange pénalise gravement l’expérience client.
 - La fiabilité reste très hétérogène selon les modèles :
 - Certains sont proches des standards européens, d’autres moins convaincants.
 - Les immobilisations de véhicules s’éternisent lors de réparations.
 - Cette difficulté ne touche pas que les sociétés chinoises : des propriétaires de Renault, Peugeot ou Citroën se sont aussi plaints via des retours fiabilité.
 
L’écart de professionnalisme entre l’Asie et l’Europe fait râler plus d’un automobiliste.
Licence d’exportation : mode d’emploi de la nouvelle procédure
Dès 2026, pour vendre des modèles zéro émission hors de Chine, il faudra décrocher une licence d’exportation. Seuls les constructeurs et sociétés agréées pourront la réclamer. Fini les exportations sauvages de voitures électriques, parfois même d’occasion, sans filet de sécurité pour l’acheteur. Ces réglementations vont :
- Exiger un suivi officiel et une garantie légale de deux ans dans les marchés d’accueil.
 - Améliorer la disponibilité des pièces détachées.
 - Limiter la concurrence déloyale d’exportateurs non autorisés.
 
La Chine espère ainsi homogénéiser la qualité de ses exportations. Cela évite d’alourdir encore la galère des clients déjà confrontés à d’interminables attentes.
Survivre ou disparaître ? Les champions locaux et la guerre des prix
Derrière cette décision se cache aussi la volonté de protéger les « champions locaux », comme BYD, grand chef étoilé des électriques chinoises. Celui-ci investit des millions en Europe, ouvrant des usines en Hongrie puis en Turquie. Pour rentabiliser tout ça, il faut que les ventes décollent. Inutile donc d’alourdir la concurrence avec des acteurs moins sérieux, qui risqueraient en plus de ternir l’image de toute la production chinoise.
La crainte d’une guerre des prix, entre sociétés non autorisées et constructeurs officiels, plane toujours. Avec des dizaines de marques dans le paysage automobile chinois, la sélection ne fait que commencer. Beaucoup d’entre elles pourraient, tout simplement, disparaître dans les prochaines années.
En conclusion, la Chine prend un virage réglementaire attendu pour redorer le blason de ses voitures électriques et rassurer l’étranger. Reste à voir si la route sera dégagée… ou si elle réserve encore quelques nids-de-poule mécaniques. Un conseil : la prochaine fois que vous achetez une voiture électrique made in China, interrogez le vendeur sur la disponibilité des pièces – et peut-être, gardez votre vélo sous la main, au cas où.
		