Si pendant des décennies la recherche concernant les traitements ou un éventuel vaccin contre le VIH a eu tendance à piétiner, des avancées prometteuses commencent à poindre. Toutefois, malgré ces lueurs d’espoirs indéniables, la prudence et la prévention restent de mise. Ainsi, concernant la France, si l’Institut de Veille Sanitaire confirme que le nombre de personnes contaminées (et de contaminations par an) est stable depuis 2003, la proportion demeure la plus élevée au sein de la communauté sexuelle masculine. Il est toutefois également à noter que la proportion de personnes hétérosexuelles représente désormais près de la moitié des cas. Voici donc quelques mises à jour concernant les dernières avancées en la matière, ainsi que les bons gestes à continuer à adopter.
Recherches sur le VIH : des avancées prometteuses mais encore insuffisantes
Si depuis de nombreuses années la seule option existante pour les personnes atteintes par le VIH était la trithérapie, cela pourrait enfin changer. En effet, cette solution, malgré une amélioration incontestable de la qualité de vie des personnes concernées, ne constituait qu’une méthode permettant de gagner du temps sans pour autant venir à bout du virus. Il s’agit par ailleurs d’un traitement qui nécessite une administration à vie.
Des chercheurs de l’université de KU Leuven en Belgique ont peut-être trouvé une alternative avec une méthode consistant à neutraliser les sites où le virus s’intègre dans l’ADN. Cette dernière permet donc de neutraliser le virus, pas en le tuant, mais en le plongeant dans un sommeil profond et permanent. C’est en tout cas ce que des études cliniques complémentaires vont tenter de voir. Ce n’est pas tout, d’autres pistes récentes utilisant des techniques basées sur l’ARN messager et le système CRISPR sont tout aussi prometteuses. Il s’agit dans ce cas-là de réveiller le virus dormant afin qu’il puisse sortir des cellules et être détruit grâce à un traitement complémentaire d’immunothérapie. Dans ce cas, il s’agirait enfin de la toute première fois qu’il serait envisageable de tuer totalement le virus dans l’organisme, autant dire qu’il s’agirait d’une véritable révolution.
Enfin, la recherche avance également dans le bon sens concernant la création d’un éventuel vaccin contre le VIH. Un essai mené pendant onze mois sur 72 volontaires en France et en Suisse avec le vaccin expérimental CD40.HIVRI.Env a donné des résultats plus qu’encourageants du point de vue immunitaire tout en ne constatant aucun effet secondaire grave.
Encore une fois, il convient de préciser que bien que prometteuses, toutes ces méthodes nécessitent encore probablement plusieurs années de développement et d’essai clinique pour faire leurs preuves.
Prévention : comment continuer à avoir les bons gestes ?
La science avance à pas de géant et c’est une excellente nouvelle, toutefois, jusqu’à la mise sur le marché des nouvelles solutions mentionnées dans le paragraphe précédent, le maître mot doit rester la prévention. Sans surprise, les toutes premières options qui demeurent encore à ce jour incontournables restent l’utilisation systématique de préservatif lors d’un rapport sexuel et la réalisation régulière de dépistages.
Dans certains cas particuliers, la prévention peut prendre d’autres formes. C’est notamment le cas de la PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) qui constitue, comme son nom l’indique, une méthode médicamenteuse de prévention qui empêche de contracter le virus du VIH dans un certain nombre de cas. Le PrEP est vendu sur ordonnance et son prix peut varier selon qu’il s’agisse de la version générique ou originale.
Il existe également un traitement post-exposition abrégé en TPE qui peut être utilisé dans l’urgence en cas de suspicion d’une exposition au VIH. Pour être efficace, ce dernier doit être pris le plus vite possible après l’exposition, et au plus tard dans les 48 premières heures suivant celle-ci (tout en précisant que le traitement peut ensuite se poursuivre jusqu’à 4 semaines). Basé généralement sur une trithérapie antirétrovirale, ce type de traitement présente des résultats intéressants, mais sans atteindre une efficacité certaine. Ce dernier ne se substitue donc en aucun cas à l’utilisation du préservatif qui reste le mode de prévention le plus efficace de façon avérée.
Pour conclure cet article, il est important d’insister une fois de plus sur le rôle de la prévention reposant sur l’utilisation systématique du préservatif et les dépistages réguliers. Toutefois, pour finir sur une note positive, les dernières avancées en la matière peuvent légitimement faire penser que le bout du tunnel est proche. Patience donc et en attendant, restez prudent !
