Drame lesbien néerlandais Anne+ est de retour avec un nouveau long métrage. La série originale a suivi la vingtaine d’Anne Verbeek alors qu’elle trouvait ses marques dans la scène des rencontres lesbiennes et dans le monde du travail. Maintenant, Anne a 30 ans, coincée dans une ornière et essayant de comprendre qui elle est. En surface, Anne a tout pour plaire : une petite amie qui l’adore, un éditeur pour son livre et un appartement bien éclairé. Mais son livre doit être réécrit et Sara flirte avec une autre femme.
Jalouse de la liaison florissante de Sara, Anne saute dans l’orbite d’un drag king charismatique. Et elle continue de faire des choix qui ne cadrent pas avec le projet de rejoindre Sara à Montréal. Prise à la croisée des chemins, Anne doit déterminer ce qu’elle veut et comment l’obtenir.
Ce qui rend Anne+ si observables sont les nombreux chemins possibles devant elle. Anne veut-elle quitter sa maison, ses amis et sa communauté pour un amour dont elle n’est plus sûre ? Continuera-t-elle à construire une vie avec Sara, ou commencera-t-elle quelque chose de nouveau avec Lou ? faire les deux ou ni l’un ni l’autre ?
La question de savoir quelle histoire Anne veut raconter se reflète dans la question de savoir quelle vie elle veut vivre. C’est une façon directe mais efficace d’explorer le thème du film : comment vivre authentiquement.
Anne+ fait un excellent travail pour dépeindre l’ennui millénaire sans direction. La performance nuancée d’Hanna van Vliet donne vie à l’espoir et à la frustration d’Anne ; toutes les choses qu’elle garde en bouteille au lieu de les partager avec les gens autour d’elle. Mais ce film n’a rien de nouveau à dire sur la vie, les relations ou la communauté lesbiennes. La vie désordonnée et l’absence de but d’Anne sont presque obligatoires dans les films sur les homosexuels blancs et libéraux en quête de découverte de soi.
Plus précisément, les lesbiennes pratiquent la non-monogamie depuis des décennies. Ces conversations font partie de notre communauté depuis plus longtemps qu’Anne n’est en vie. L’intrigue secondaire autour du polyamour ne choque ni ne surprend – bien qu’elle soit clairement destinée à le faire.
Anne+ est censé être contre-culturel, mais la politique est dessinée paresseusement. Le grand discours d’Anne à son éditeur sur la façon dont la « queerness » façonne sa façon de voir le monde, tout en étant sérieux dans sa livraison, ressemblait à un post Tumblr remanié de 2013.
Et Lou (le nouvel amant d’Anne) débite une rhétorique libérale vide sur le genre – avec des costumes et des cosmétiques instagrammables – qui est présentée comme révolutionnaire. Cette conversation sur la performance de genre se positionne comme un moment qui change la vie d’Anne, sa première séance photo de drag filmée en technicolor glorieux. Mais le concept et la réalisation de cette scène ont plus de style que de substance.
Dans un monologue passionné, Lou affirme que « les travestis et les transsexuelles de couleur étaient en première ligne » du soulèvement de Stonewall. Lou puise dans cet héritage sans jamais reconnaître la lesbienne butch dont la résistance à la brutalité policière a tout déclenché : Stormé DeLarverie. Cet acte d’effacement efface le sens de la politique de Lou et de celle de l’équipe créative. Anne+ est d’une production exquise mais sans substance.
Pourtant, il y a un domaine où le film se démarque. Anne+ offre une représentation sensuelle et franche de la sexualité lesbienne. Il y a une forte attraction entre Anne et Sara, ainsi qu’Anne et Lou. Et la première nuit d’Anne avec Lou fait partie des trois meilleures scènes de gode-ceinture que j’ai jamais vues à l’écran !
Anne+ est maintenant en streaming sur Netflix.